Jour
du dépassement et limites planétaires
Cette année, le jour
du dépassement a été atteint le 1er août. Cela signifie que le 1er août,
l’ensemble des ressources générées par la Terre en une année a été consommé. Et
le domaine du numérique n’est pas en reste quant à cette situation : en 2018,
il représentait 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le
monde. On projette une émission de GES de 8% d’ici à 2025. Rappelons aussi que
79% de l’empreinte carbone du numérique est liée aux terminaux utilisateurs
(écrans), et 78% de cette empreinte est due à leur fabrication. Mais l’émission
des GES n’est pas le seul impact existant : en 2009, 9 limites planétaires ont
été établies par les scientifiques. Une limite planétaire est un seuil à ne pas
dépasser, sous peine de provoquer des modifications brutales et irréversibles
des équilibres naturels. A l’heure actuelle, 6 de ces 9 limites ont déjà été
dépassées.

Face à ces défis,
l’écoconception émerge comme une réponse concrète. Ce concept vise à réduire
l’empreinte environnementale des services numériques, depuis la phase de
conception jusqu’à la fin de vie.
Ecoconception,
késako ?
« L’éco-conception
consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des
biens ou services. Elle a pour objectif de réduire les impacts environnementaux
des produits tout au long de leur cycle de vie : extraction des matières
premières, production, distribution, utilisation et fin de vie. »
Et concrètement,
comment ça se traduit ? Le Référentiel Général d’Écoconception de Services
Numériques (RGESN) met en lumière certains principes visant à développer de
façon plus responsable nos produits numériques avec 78 questions à se poser :
étude réelle du besoin, objectifs concrets de limitation des ressources,
utilisation du service numérique sur d’anciens modèles de terminaux / systèmes
d’exploitation / navigateurs, optimisation de l’interface graphique en limitant
les affichages inutiles. La liste est à retrouver ici : Référentiel Général d'écoconception. Ce référentiel touche tous les corps de métier du numérique.
Outils d’aide à
l’écoconception
Afin de nous aider
dans notre travail de développeurs, des outils ont été mis en place et nous
permettent de mesurer l’impact environnemental de nos développements, tout en
nous aidant à la mise en place de bonnes pratiques de développement.
C’est notamment le
cas d’ EcoSonar : cet outil intègre lui-même plusieurs outils et permet
d’agréger les résultats des différentes analyses en un seul et même lieu. Il
contient notamment les plugins sonarqube ecocode, qui analysent le code avec
des règles prédéfinies et en extrait de bonnes pratiques de développement. On
retrouve aussi les analyses de GreenIT-Analysis-cli, Google Lighthouse et W3C Validator qui vont notamment nous permettre d’obtenir des données métriques
sur nos pages web à l’aide de l’ecoIndex , tout en vérifiant certaines bonnes
pratiques.
L’analyse EcoSonar
est lancée au déclenchement de l’analyse sonarqube dans le pipeline et le
résultat des différentes analyses se retrouve dans l’interface sonarqube. Les
résultats des analyses sont alors stockés dans une base de données MongoDB.
Et au quotidien ?
Inutile de rappeler
que le site web le moins polluant est celui qui n’existe pas, mais il est
essentiel de garder en tête que les terminaux représentent la principale source
d’impact environnemental des services numériques, et plus particulièrement leur
fabrication. C’est alors à nous, acteurs du numérique, de faire en sorte que
notre produit réponde non seulement à un réel besoin, mais aussi nous assurer
de garder en tête les impacts environnementaux afin d’entamer une démarche de
fabrication éco-responsable. Éco-concevoir, c’est avant tout limiter la
consommation de ressources mais aussi prolonger la durée de vie des appareils
et ainsi lutter contre les plus gros facteurs d’impacts environnementaux du
numérique.
Un grand merci à
Cyril Maréchal pour sa relecture et ses conseils !
Sources additionnelles :